Querelles autour d'un berceau
Comme toute relation employeur / employé, celles qui unissent les parents à la nourrice de leur enfant connaissent des hauts et des bas..... La préoccupation majeure de la maman du petit est bien sûr de savoir si bébé est bien nourri et si sa maman temporaire s'en occcupe bien, et celle de la nourrice est d'être payée, et dans les temps ! Voici quelques modèles de lettres illustrant ces propos :
Lettre de reproche à une Nourrice
"Madame,
J'apprends à l'instant, par une voie indirecte, que vous avez sevré mon enfant sans m'en prévenir ; cependant il n'a encore que six mois.
Quel est le motif de ce prompt sevrage ? Répondez-moi franchement à ce sujet ?
D'un autre côté, on m'assure que vous n'avez pas pour votre nourrisson tous les soins que réclame un enfant de cet âge. Vous le laissez absolument seul dans son berceau, lorsque vous allez aux champs, et vous ne le tenez pas aussi proprement que je le désirerais. J'irai le voir incessamment ; si en effet mes reproches sont fondés, je ne vous cache pas que je retirerai mon enfant de vos mains.
J'ai l'honneur de vous saluer."
Lettre d'une Nourrice qui ne peut continuer l'allaitement d'un enfant
"Monsieur et Madame,
Je viens vous prévenir que je ne puis continuer l'allaitement de votre enfant, parce que je suis devenue enceinte ; mais il a maintenant huit mois, je l'ai sevré, et je le nourrirai avec du bon lait. Le médecin m'a dit que je pourrais lui donner des panades et des soupes au vermicelle, au lait ou au bouillon. Soyez persuadés que je continuerai à avoir pour lui les plus grands soins ; car je l'aime comme si c'était mon propre enfant. Il ne paraît pas se trouver plus mal du changement de nourriture, car il ne s'est jamais si bien porté.
Votre très-humble et très-obéissante servante."
Lettre d'une Nourrice pour réclamer ce qui lui est dû
"Monsieur (ou Madame),
Voici plusieurs mois d'allaitement qui nous sont dus. Ayez la bonté de mettre plus d'exactitude dans le paiement des mois de nourrice, si vous ne voulez pas que votre enfant pâtisse en même temps que nous ; car ces retards nous mettent dans la plus grande gêne, et nos moyens sont trop bornés pour nous permettre d'attendre.
Ayez donc la bonté de nous envoyer aussitôt une bonne partie de ce que vous nous devez, si vous ne pouvez envoyer le tout à la fois.
Nous avons l'honneur de vous saluer."