Recours
Je reprends ce petit livre qui date je vous le rappelle d'à peu près 1873, et j'ai choisi les pages qui concernent les demandes de grâce à une haute autorité : président de la République, Ministre, évêque, préfet ... le désarroi est réel, les formules sont pour le moins imagées, comme vous pouvez le constater.
Requête pour demander la grâce d'une personne condamnée au bannissement
A M. le Président de la République.
"Monsieur,
Un homme qui, jusqu'à une époque bien fatale pour lui, avait toujours marché dans le sentier de l'honneur, s'est laissé égarer par les sophismes revêtus des couleurs spécieuses de patriotisme et de bien public.
Circonvenu par des hommes qui l'ont mis en avant, il s'est trouvé posé de manière à ne pouvoir reculer qu'en rompant brusquement avec eux.
Par faiblesse, il n'a osé prendre ce parti qui l'eût sauvé, et il s'est compromis d'une manière si grave, que le conseil de guerre de la .... division militaire l'a condamné à la déportation.
Aujourd'hui, Monsieur, revenu de son erreur, il déteste les principes qui l'ont conduit à l'abîme. Il reconnaît que les vains principes mis en avant par des hommes fallacieux, cachaient des projets de désordre et de bouleversement propres à favoriser soit des ambitions particulières, soit la spoliation et le vol.
Renonçant pour toujours à un rôle politique quelconque et surtout à se mêler à aucune manifestation ennemie de l'ordre, il vient vous supplier de pardonner un moment d'égarement et d'accorder au repentir le plus sincère un généreux pardon ou du moins une atténuation de peine qui lui permette de toucher de nouveau le sol de la patrie.
Il a l'honneur d'être avec le plus profond respect,
Monsieur le Président,
Votre très humble, très-obéissant serviteur,"
(date et adresse.)
Recours en grâce d'une épouse en faveur de son mari condamné à mort.
A M. le Président de la République.
"Monsieur,
Une épouse au désespoir, mère de quatre enfants, vient se jeter à vos pieds pour implorer de votre bonté la grâce de son mari (ou une commutation de peine), condamné à mort par arrêt du Tribunal criminel de .... en date du ... (ou par le conseil de guerre siégeant à ...).
(Dire ici en très peu de mots les motifs qui peuvent atténuer le crime du condamné et continuer ainsi) :
Puissent les larmes, les angoisses d'une mère, les pleurs des enfants à qui le glaive de la loi enlèvera un époux, un père, toucher votre coeur si clément et si généreux ! Puisse le ciel accueillir les ardentes prières que je lui adresse afin qu'il vous porte à accorder à mon mari un généreux pardon ou du moins une commutation de peine !
Alors moi et mes enfants, nous bénierons sans cesse votre nom et nous prierons Dieu de vous récompenser dans ce monde et dans l'autre.
Dans cet espoir qui me soutient encore,
J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect,
Monsieur le Président,
Votre très-humble et très-obéissante servante."